Combat dépassé
Chacun l’a remarqué, l’UMP et une partie du gouvernement, avec l’aval du président de la République tente de convaincre les citoyens en général et ceux qui ont voté pour le Front National aux dernières cantonales en particulier, que le gouvernement actuel est le plus efficace pour la sécurité, les relations avec l’Islam et l’immigration.
Ce combat part de l’analyse que ces « électeurs du FN » (comme si un parti était propriétaires des ceux qui ont voté pour lui) seraient venus au FN à cause de la sécurité, de l’Islam et de l’immigration.
Deux autres analyses sont pourtant possibles.
D’abord, la plupart des électeurs sont déçus de l’action du président de la République et du gouvernement. Pas particulièrement sur les trois sujets précédemment cités, mais plus probablement sur des sujets qui les touchent plus directement : l’emploi, le logement, le pouvoir d’achat, etc… De plus, l’UMP étant « tenue » par le président, voter pour le FN est non le moyen de soutenir le FN, mais d’avertir l’UMP et le président qu’il a intérêt à réagir. C’est d’autant plus facile qu’il s’agissait d’une élection locale.
Ensuite, s’il analyse « l’offre » à droite, le citoyen se trouve face à deux partis : l’UMP et le FN. Bien sûr, d’autres partis existent, mais ils sont plus ou moins associés ou absorbés par l’UMP. Et ils sont souvent très petits sans représentation à l’Assemblée Nationale ou au Sénat. A d’autres périodes de l’histoire, existait un troisième parti important à droite : l’UDF. Si on suppose que l’UMP est fille du RPR, qu’est devenue l’UDF ? Elle s’est hélas fondue dans l’UMP.